A chacun son traité de l’âme .

Neurologie, psychanalyse et philosophie : un triangle non-oedipien ?

7/07/2018 | par Michel Juffé | dans Science & Techno | i philo magazine  

Download PDF

ANALYSE : Michel Juffé rêve d’une union entre ces trois adultes consentants pour former une « psychologie stable en continuelle innovation ». A cette fin, le philosophe, féru de psychanalyse et de sciences, conseille la lecture de l’ouvrage Le cerveau et le monde interne des chercheurs Mark Solms et Oliver Turnbull, qui réalisent dans leur essai de 2002, traduit en 2015, une formidable introduction à la neuropsychanlyse. 


Né en 1945, Michel Juffé est un philosophe français, spécialiste de philosophie politique, de psychanalyse et d’écologie. Président du conseil scientifique de l’Association française pour la prévention des catastrophes naturelles (AFPCN) de 2013 à 2016, membre d’une association de psychanalystes, il a enseigné successivement à l’Université Paris 8- Vincennes, à l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées, au Conservatoire national des Arts et Métiers et à l’Université Marne-la-Vallée. Auteur d’une dizaine d’ouvrages, il a notamment publié Expériences de la perte(PUF, 2005) ; Sigmund Freud – Benedictus de Spinoza, Correspondance, 1676-1938 (Gallimard, 2016) et Café-Spinoza (Le bord de l’eau, 2017). 


Le papa est sans conteste la physiologie, autrement dit la médecine hippocratique. La maman est la philosophie, à peu près de la même époque. L’enfant, de sexe indéterminé, est la psychanalyse, née 2400 ans plus tard. Elle reconnaît son père sans difficulté (Freud était physiologiste, puis neurophysiologiste, durant plus de vingt ans, de 1876 à 1897), mais s’avoue être fort mal à l’aise avec sa mère (Freud ne voulait pas lire de philosophe, n’osa pas lire Spinoza, s’abstint de lire Nietzsche, mais s’inspira de Schopenhauer pour parler des pulsions). Et pourtant, le père resta fort peu présent jusqu’aux dernières décennies du XXe siècle, alors que la mère était envahissante, au point que la psychologie dite scientifique eut le plus grand mal à se faire entendre face à une psychologie (étude de l’âme) que s’appropriaient les philosophes (à chacun son traité de l’âme, de Platon à Husserl).

Cette très brève préhistoire nous aide à comprendre pourquoi il est fort rare que des auteurs osent assembler ces trois approches pour traiter de l’âme, du psychisme, de l’esprit, des affects et de l’entendement. Henri Atlan, dont j’ai parlé dans un précédent article a rapproché, avec bonheur, la philosophie moniste et une biologie qui ne l’est pas moins. En son temps, le neurophysiologiste Kurt Goldstein, en fit autant, peu après avoir été chassé d’Allemagne en 1933 (il était professeur à l’Université Humboldt de Berlin) [2]. Les rapprochements, plus ou moins tendus, entre la psychanalyse et la neurologie sont récents et ont provoqué plus de répulsions (mutuelles) que d’unions fécondes. Il faut dire qu’avec sa lourde hérédité, la psychanalyse a peur d’un père qui ne voulut pas la reconnaître (voir l’accueil moqueur et glacial réservé à Freud, en avril 1896, par le maître d’alors, Richard von Krafft-Ebing, auteur d’une Psychopathia Sexualis très longtemps rééditée), alors que des psychiatres (ou aliénistes, ainsi nommés à la fin du XVIIIe siècle) se réclamaient de la philosophie et de ses facultés et cherchaient à s’appuyer sur la «raison» des fous pour les soigner. Ce sont des médecins psychiatres, puis pédiatres ou pédopsychiatres, qui vont soutenir la psychanalyse, sans être réductionnistes façon Helmholtz («tout doit pouvoir s’expliquer par la physique»). C’est du côté de la mère envahissante que Freud va trouver des appuis, mais il ne peut pas le dire : toute sa vie il eut voulu être reconnu de ses pairs : les neurologues. Il eut aimé obtenir un prix Nobel de médecine. Je crois qu’il aurait dû être candidat en littérature (avec l’appui de Romain Rolland et de Thomas Mann, c’eût été possible), surtout quand on sait que sur cent huit prix Nobel de médecine, trois seulement ont été attribués à des psychiatres .

Or voici que la neurologie commence à montrer de véritables connaissances sur le système nerveux central, les rôles des synapses, le fonctionnement du cerveau en relation avec les diverses activités sensori-motrices, et mieux encore, les émotions et les sentiments. Cette fois-ci on va pouvoir peut-être tuer ce fils/fille non désiré. Oui, mais après 60 ans d’efforts et 25 ans de connaissances plus fines (grâce à l’instrumentation : IRMf, échographies, scanners), le constat est clair et net : la neuropsychiatrie n’arrive pas, à elle seule, à guérir la schizophrénie, les délires et passages à l’acte paranoïaques, la prostration et les gestes suicidaires des dépressifs et des mélancoliques et les conduites d’angoisse profonde et de repli sur soi (si on peut dire «soi») des autistes. De plus, le flou sur les concepts n’a pas cessé : il s’est même accru, avec les appellations délirantes du DSM V. Sans aller jusqu’à ces extrêmes de non-sens, la confusion continuelle entre esprit, intelligence, conscience, âme, psychisme, cerveau, etc. n’aide pas à conceptualiser l’étude du psychisme.

Les psychanalystes vont-ils échapper au placement en orphelinat ou, pire, en maison de retraite ? Peut-être, et pour le montrer je vais prendre un seul exemple, celui du fondateur d’une nouvelle discipline qui se désigne elle-même comme neuropsychanalyse (neuropsychoanalysis). Celui-ci, Mark Solms, a publié, avec son collègue Oliver Turnbull, The Brain and the Inner World. An introduction to the neuroscience of subjective experience(2002), traduit en 2015 [4]. Il a décidé, avec une cinquantaine de neurologues et de psychanalystes, d’ouvrir une maison commune, à savoir la société internationale de neuropsychanalyse. Le cerveau et le monde interne (PUF, 2015) est un livre remarquable par la qualité de ses informations, par l’étendue de sa culture, par la finesse de ses comparaisons, et par la fermeté de ses propos, qui n’excluent pas la modestie. Il pourrait devenir un ouvrage de référence. J’en relève trois aspects principaux (étant donné mes propres orientations) :

  • Un état des lieux de la neurologie qui interdit à toute personne de bonne foi de la réduire au «simplisme» dont elle est souvent taxée – simplisme que les auteurs sont les premiers à dénoncer.
  • Un rapprochement, sans confusion et sans conclusions hâtives, entre psychanalyse et neurologie.
  • Une réflexion, en germe, sur la nature du corps/esprit, soit un monisme spinoziste, à l’insu des auteurs en tout cas ils ne le citent ni ne le mentionnent).

L’intelligence humaine en question

La neurologie présentée par Solms et Turnbull est très éloignée des caricatures qui en sont régulièrement présentées. A commencer par le parallèle fallacieux entre «intelligence» humaine et «intelligence», y compris le fameux test de Turing : si on ne distingue pas – dans une pièce où est enfermé un homme ou une machine – la qualité de leurs réponses, alors la machine a un esprit… comme nous. Or, remarquent nos auteurs, la machine ne saisit pas les intentions cachées de l’examinateur, car elle ne ressent pas ses sentiments. Produire un esprit n’a rien à voir avec produire un comportement intelligent. Autrement dit, s’il n’y a pas d’incarnation, avec des sensations affectives actuelles et hérités, pas de conscience possible. Rien que cette partie du livre est salutaire : elle montre l’aspect délirant ou stupide des «robots futurs maîtres du monde».

L’essentiel est d’une autre portée : c’est la question de l’intégration. Sous deux aspects : la composition entre monde extérieur (environnement) et monde intérieur (corps «viscéral» et sensorimoteur) d’une part, l’intégration ascendante des diverses fonctions du cerveau. Le cerveau n’est ni une machine électronique ni une page blanche. Il a «d’innombrables potentialités d’organisation précise» et son organisation fine est «sculptée par l’environnement». (p. 28) Sa particularité est d’être lié autant aux processus internes vitaux qu’au monde externe. Le cerveau viscéral «libère» des schémas moteurs stéréotypés, médiés par les ganglions de la base, mais apporte aussi des informations à la régulation (lobes préfrontaux). D’où, peu à peu, s’établit un «contrôle inhibiteur sur les schémas moteurs stéréotypés», ce qui donne l’attention, la pensée dirigée, la réflexivité, la production d’ides d’idées.

Selon les niveaux d’intégration, le cerveau compte plus ou moins d’aires spécifiques : la localisation, la couleur et le mouvement sont «lues» dans des aires spécialisées ; la reconnaissance d’objets, l’attention et la manipulation spatiale, dans des aires plus étendues ; la reconnaissance d’un individu (un chien, par exemple) est plurimodale, non spécialisée. J’ajouterai que la reconnaissance d’un nom propre exige une intégration encore plus poussée : entre le cerveau de celui-ci qui le prononce et tous ceux qui situent ce nom propre dans une multiplicité d’héritages biologiques et culturels. Ce qui implique que des «administrateurs neuraux» (p. 43) assemblent ces informations disparates et coordonnent gestes et mouvements C’est le rôle des lobes préfrontaux, qui «forment une superstructure pour la totalité du cerveau : ils gouvernent notre comportement» (p. 49), sur la base des informations internes et externes, présentes et liées à l’expérience antérieure. C’est ce qu’on peut appeler la conscience étendue, secondaire ou réflexive. Soit dit en passant – les auteurs n’en parlent même pas – cela met fin aux constructions absurdes d’un Daniel Dennett («philosophe de l’esprit» – par antiphrase), pour qui l’existence d’un organe de coordination, et par suite d’un Moi, n’est qu’une illusion.

Pour montrer les possibilités du cerveau, les auteurs traitent en particulier – tout en répétant qu’il n’existe pas de «facultés» séparées comme celles de la plupart des philosophes et des médecins jusqu’au XXe siècle – des émotions, de la mémoire et du rêve. Non seulement le lecteur profane, que je suis, y apprend beaucoup de choses sur le fonctionnement cérébral de ces capacités, mais surtout il y voit le va-et-vient continuel entre neurologie non-réductionniste et psychologie freudienne.

Neurologie et psychanalyse peuvent se compléter

Constatant que les psychanalystes forment une «mosaïque de groupes rivaux», les auteurs s’appuient principalement sur Freud pour comparer neurologie et psychanalyse. Ils commencent par une déclaration de paix perpétuelle : la psychanalyse fournit un cadre conceptuel général aux sciences de l’esprit et il faut savoir que certaines choses resteront à jamais invisibles. «Cependant faire le lien entre ce monde invisible des sentiments, des pensées et des souvenirs, et les tissus corporels bien visibles qui les génèrent, les rend beaucoup accessibles à l’examen scientifique.» (p. 63) Ils nous rappellent que Freud, d’abord neurologue, s’inspirait de Broca et de Charcot (dont il suivit les cours), et fut l’assistant de Brücke, spécialiste de physiologie des sensations. Freud, avant d’être psychanalyste, se distingua par une Contribution à la conception des aphasies (1891), où il prit distance avec les «localistes» et les «holistes». Les auteurs montrent la complémentarité des idées de Freud avec celles des neurologues actuels, notamment à propos de la mémoire, et plus encore à propos du rêve. «L’interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient», déclare Freud en 1900.

Les neurologues ont beaucoup exploré les rêves, et arrivent à la conclusion suivante (provisoire) : le système exploratoire du cerveau est le moteur du rêve. Lorsqu’on donne de la dopamine (précisément L-dopa) à un patient, la fréquence, la vivacité, l’intensité et la bizarrerie des rêves augmentent, et une psychose peut apparaître. D’où l’idée que la fonction «imaginante» produit aussi bien les rêves, que les hallucinations et les inventions. Les rêves sont donc provoqués, quels qu’en soient les contenus, par des idées et des émotions. «Les rêves et les motivations de l’individu – et peut-être les «désirs» au sens freudiens du terme – semblent inextricablement mêlés.» (p. 243) D’où cette expression quasi-freudienne : «le rêve se produit à la place d’une action souhaitée» (p. 247)

Ce qui porte le plus à réflexion, quant au rêve, est pourtant ceci :

  • Dans la veille, si on part des lésions des trois zones visuelles des lobes occipitaux, on constate que la lésion de la zone «arrière» entraîne la cécité corticale, que celle de la zone «centrale» entraîne des troubles visuels (concernant les couleurs, les mouvements ou les objets) et que celle de la zone «avant» entraîne des défauts d’«abstraction» : incapacité d’écrire, de calculer, apraxie, héminégligence spatiale (on ne voit plus ce qui se passe du côté gauche).
  • Dans le rêve c’est l’inverse :  la lésion de la partie arrière n’empêche pas de rêver (vision en rêve intacte) ; celle de la partie centrale a les mêmes effets que dans la veille : formes ou couleurs ou mouvements inexistants) ; celle de partie avant une cessation complète des rêves.

Ceci, disent les auteurs, fait penser à la «régression» dont parlait Freud à propos du rêve. Qui ajoutent : en ce cas, il n’est pas besoin d’invoquer une «censure» entre le rêve vécu et le rêve raconté au réveil. C’est – peut-être, disent-ils prudemment – une simple question de désorganisation. Quoiqu’il en soit, cette approche du rêve est compatible avec la psychanalyse freudienne. CQFD.

Quant aux relations entre conscient et inconscient (un chapitre entier du livre), les auteurs citent la dernière «topique» de Freud, où les trois instances de la psyché (ça, moi et surmoi) sont en partie conscientes et en parties inconscientes. Ils pensent que cela est proche de l’idée de niveauxou d’états de conscience d’un côté et de contenus ou de canaux de l’esprit (les deux conscients etinconscients) de l’autre, telle que l’énonce Antonio Damasio (Le sentiment même de soi, 1999). Le «contenu» est lié au monde extérieur et à ses changements, et le «niveau» sur l’état du corps tel qu’il est perçu par l’activation de l’ensemble des zones du cerveau. La conscience est ce qui intègre ces deux mondes.

Le corps et l’esprit

J’en viens à l’aspect le moins développé par les auteurs, celui des relations entre le corps et l’esprit, qu’ils présentent d’ailleurs comme relations entre l’esprit et le cerveau (chapitre 2). Le cerveau, disent-ils, «est le siège de la pensée», d’où la question du neurologue «comment la matière produit-elle de l’esprit ?» (p. 66) Ils balaient rapidement l’idéalisme (tout est esprit, la matière n’est qu’illusion) et le matérialisme réductionniste, qui affirme que nous ne sommes que «le comportement d’un vaste assemblage de cellules nerveuses et des molécules qui y sont associées» [5]. Ainsi que le dualisme cartésien, représenté au XXe siècle par John Eccles. L’erreur des monistes réducteurs, sur laquelle ils insistent car elle répandue dans leur «milieu», est la croyance en la pensée comme «propriété émergeante du cerveau», comme l’eau qui résulte de l’union de l’hydrogène et de l’oxygène. Or, l’analogie ne tient pas, car avec l’hydrogène, l’oxygène et l’eau, il s’agit toujours de la matière.

Pour nos auteurs, il faut partir d’une «vision du monde» qui «résiste à la preuve scientifique». Cette vision est «très simple» : «le monisme à double aspect admet que nous sommes faits d’une seule et même chose mais il suggère également que cette chose est perçue de deux manières différentes» (p. 77) Exemple : se voir dans un miroir (objet) et mentalement (sujet). Nous ne pouvons jamais accéder à ce qui est sous-jacent «en amont de ces représentations» (p. 79) ; de même, on ne perçoit pas les quarks ou la gravité. Affirmation répétée plus loin : «du point de vue du monisme à double aspect, tout événement neurophysiologique est simultanément un événement mental – quoique, en dernière, analyse, inconscient.» (p. 220) C’est du Spinoza sans le savoir, à ceci près que pour Spinoza le monisme intégrateur et intégral qui est le sien d’une part se démontre, d’autre part conduit à une vraie connaissancede l’essence des choses.

Les auteurs citent Alexandre Luria , car il parle en termes de «fonctions corporelles» produites par des interactions entre organes, et montre que la perturbation d’une seule structure entraîne les déficiences du système entier. Et surtout, il estime que «Les fonctions mentales ne sont […] pas localisées dans aucune des structures composantes, mais plutôt entre elles.»  En termes spinoziens : les idées sont celles des affections des corps et de rien d’autre ; les idées sont des «affects» (et non des «pures» pensée, mais des pensées désirantes, volitives, appétitives, pulsionnelles). Autrement dit, l’esprit est l’imagination du corps, non en tant que composé anatomique mais en tant qu’intellection (plus ou moins claire et distincte) de ses activités. Et ces activités sont indissociablement le produit de ce que le corps affecte et ce par quoi il est affecté, dans un flux continu d’échanges. Lorsque nos auteurs déclarent : «Ce qui relie ensemble nos perceptions extérieures, c’est le fait qu’elles s’ancrent dans nos perceptions internes, celles de notre être corporel. C’est donc le fait d’exister dans un corps singulier qui en fin de compte unifie notre conscience.» (p. 100) … ils font encore du Spinoza sans le savoir.

Pour une union entre quatre adultes consentants

Je reviens, pour finir, à un aspect très important de la neurologie, celui des fonctions «canal» (contenus) et «état» (niveaux). Le canal véhicule des contenus, ce que les psychanalystes appellent des représentations (images, idées, etc.) et Spinoza des idées. L’état décrit des niveaux ; pour un psychanalyste il s’agit d’énergies, de quanta d’affects, d’intensité des désirs, pour Spinoza de l’effort pour persévérer dans son être. La neurologie nous apprend que certains neurotransmetteurs agissent sur les niveaux : l’acétylcholine (stimulant global), la sérotonine (antidépresseur), la noradrénaline (attention, rêve, etc.), la dopamine (actions bénéfiques). Pourtant il semble que les neurologues, contrairement aux psychanalystes, négligent la différence entre activité et passivité, fondamentale chez Spinoza et d’autres philosophes : est-ce que j’agis en connaissance de cause (avec les yeux de l’esprit) ou bien sans savoir ce que je fais ou dirigé par des causes extérieures plus fortes que moi ? Sachant qu’il est aussi bien question de médicaments ingérés, que de pression «psychologique» exercée ou que d’incitation «typique» à agir de telle ou telle manière ou colporter telle ou telle idée.

C’est pourtant tout un champ de recherches, notamment sur la question des «états». Amorcé peut-être par Jaak Panksepp – que citent longuement nos auteurs – qui a proposé, en 1998 [7]une typologie de quatre systèmes d’action : exploratoire (seeking), défense-attaque (rage), défense-fuite (fear), panique (panic). Il y ajoute le jeu (play) comme régulateur général des conduites, et qui permet un plus haut de degré de vigilance, de sympathie, etc. A comparer avec les sentiments de Joie et de Tristesse chez Spinoza, aux pulsions de conservation et de destruction chez Freud et au «jeu» des psychanalystes, tels que Donald Winnicott. 

Je rêve d’une psychologie stable et en continuelle innovation par tension équilibrée entre quatre pôles : la biologie (la théorie de l’évolution, complétée par la génétique mendélienne – fondement de toute autre approche), la philosophie (Spinoza, mais aussi Hume et Nietzsche –  cadre de pensée) ; la neurologie (et la physiologie en général) ; la psychanalyse (liée à l’anthropologie sociale et à l’histoire). En d’autres termes je souhaite qu’advienne une union entre quatre adultes consentants, actifs et réceptifs, débarrassés de tout problème d’antériorité, de paternité ou de maternité.

Laisser un commentaire